Le renvoi d’un commissaire de police devant le tribunal correctionnel pour « murder involontaire » – La mort de Steve Maia Caniço en 2019 à Nantes après une intervention de police controversée lors de la Fête de la musique –, a été ordonnée lundi, a annoncé mardi 19 décembre le parquet de Rennes.
Le commissaire Grégoire Chassaing est renvoyé « devant le tribunal correctionnel du chef d’murder involontaire commis à Nantes les 21 et 22 juin 2019 au préjudice de Steve Maia Caniço »précise dans un communiqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, en ajoutant qu’un non-lieu était ordonné pour le sous-préfet Johann Mougenot et les autres mis en trigger dans ce file.
Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, avait disparu après une opération policière destinée à faire cesser une soirée électro à Nantes, en bord de Loire, dans la nuit du 21 au 22 juin 2019. L’analyse des relevés du téléphone de Steve a permis de situer sa chute dans la Loire à « 4 h 33 min 14 s, soit dans le temps de l’intervention de police et postérieurement aux premiers usages de grenades lacrymogènes ayant eu lieu dès 4 h 31 »rappelle le procureur.
Non-lieu pour l’ancien préfet
Le commissaire de police Grégoire Chassaing, qui dirigeait l’opération, à mis « en œuvre des opérations de development et d’interpellation sur le quai, sans prohiber immédiatement l’utilization des armes importantes qui avaient lieu, alors même que les enquêtes permettaient de démontrer que d’autres options étaient possibles, notamment celle d’un réplique »selon le communiqué.
« Ce choix de prendre en compte immédiatement cette scenario par des moyens inappropriés au regard de la scenario des lieux apparaît constitutif d’une faute caractérisée ayant contribué à la chute en Loire et au décès de Steve Maia Caniço »poursuit-il.
« Aucune faute caractérisée ne pouvait être relevée » à la rencontre du sous-préfet Johann Mougenot, alors directeur de cupboard du préfet de Loire-Atlantique, qui « avait présidé les réunions préparatoires » du dispositif de la Fête de la musique en 2019. Son renvoi devant le tribunal avait été requis par le ministère public en novembre 2022.
Un non-lieu est également ordonné pour les autres personnes placées sous le statut de témoin assisté, dont l’ancien préfet de Loire-Atlantique Claude d’Harcourt.