Il est décédé d’une septicémie aux urgences de l’hôpital d’Hyères (Var) plusieurs heures après son arrivée. La famille du jeune Lucas, 25 ans, mort fin septembre, vient de déposer plainte pour murder involontaire contre X et contre l’établissement hospitalier qui l’avait accueilli ce jour-là, selon Médiapart et France Bleu.
Le 30 septembre dernier, Lucas, originaire de Beausset, près de Toulon, est pris de crampes d’estomac, de vomissements, de diarrhées. Contacté, le Samu préfère envoyer le jeune homme aux urgences. Il y arrive vers 16 heures ce samedi-là. Et son état, qu’il détaille en direct par messages à sa mère qui n’a pas le droit de le rejoindre dans le service où il a été placé en attente, empire : des douleurs aux côtes, aux poumons, de la fièvre, les lèvres bleues, une respiration difficile, un rythme cardiaque élevé.
Ses messages alarment de plus en plus sa maman. « Il souffre énormément. Il se plaint. Il dit qu’il n’arrive pas à respirer, mais que personne ne s’occupe de lui. Qu’il ne sait plus quoi faire ? C’est dramatique. Les messages sont de plus en plus dramatiques et il ne se passe rien », confie-t-elle ce mardi à France Bleu. Une prise de sang est finalement faite, et un médecin prend en cost le jeune homme. Le questionne notamment sur ses derniers repas. Mais ne semble pas prendre la mesure de l’urgence médicale.
Lucas est même questionné sur sa consommation de drogue, en raison, s’indigne sa mère, des dreadlocks dont il est coiffé : « Quelle est cette query en fait ? Mise à half que ça doit être un délit de faciès, ça ? (…) Est-ce qu’on l’aurait posé à moi par exemple ? Je ne pense pas. » Les résultats de la prise de sang montreront que l’état de santé de Lucas est provoqué par une an infection bactérienne.
21 heures, toujours selon le déroulement de sa mère détaillé grâce aux SMS, malaise vagal de Lucas. Un affected person, voisin du jeune homme, affirme que des membres du personnel médical « passent devant lui sans le regarder ». Ce témoin contactera la famille dès le lendemain. Vers 23 heures seulement, Lucas reçoit des antibiotiques, sans résultat. Après plusieurs arrêts cardiaques, le jeune homme plonge dans le coma. Il décède vers 2 heures du matin, tandis que sa mère l’attend sur le parking de l’hôpital.
« Il y a eu beaucoup de négligences dans cette histoire : on retranscrit mal le rapport des pompiers, on oublie la moitié des choses. Ensuite, personne ne s’occupe pas de lui. On le met sur un brancard dans un couloir, il a mal, on l’ignore et c’est dans l’indifférence absolue qu’on lui laisse vivre son calvaire », dénonce Me Thomas Callen, avocat de la famille, cité par France Bleue.
« Les gens sont en hazard de mort »
« On ne lui donne le droit de voir un médecin que quatre heures après son arrivée. Ce dernier va l’ausculter une poignée de secondes en s’interrogeant s’il n’a pas fumé, automobile il a des dreadlocks, ajoute Me Thomas Callen. Deux heures avant sa mort, un médecin va même mettre dans son file médical que la state of affairs à l’hôpital est telle que les gens sont en hazard de mort et qu’on ne peut pas s’occuper d’eux. »
Dans les jours qui suivront, le file médical et d’intervention de Lucas sera déposé de manière anonyme dans sa boîte aux lettres. Comme une série de preuves laissées à la famille pour qu’elle s’en saisisse.
Forts de ces éléments, du récit du témoin qui a assisté au malaise de Lucas, et des premiers témoignages des médecins, cinq membres de la famille du jeune homme ont décidé de déposer plainte contre X et contre l’hôpital d’Hyères.