Edouard Philippe ne veut pas se faire juger. Mais, mardi 21 novembre, depuis le congrès des maires où il assurait une séance de dédicace de son dernier livre, Des lieux qui disent (éditions JC Lattès, 320 p., 21,90 euros), l’ancien premier ministre assume avoir tranché, sans état d’âme, le type du sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau.
Trois jours plus tôt, le bureau politique de son parti, Horizons, a décidé de la suspension de l’élu en vue de son exclusion, au lendemain de l’annonce de sa mise en examen pour « administration à l’insu de Sandrine Josso (députée (MoDem) de Loire-Atlantique)d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, afin de commettre une violation ou une agression sexuelle » et « détention et utilization de substances classées comme stupéfiants »à savoir de la MDMA ou de l’ecstasy.
« Nous n’avons aucune espèce d’acceptation sur des faits de cette nature », gronde le maire du Havre (Seine-Maritime). Même s’il dit « comprendre qu’il y a la présomption d’innocence »Édouard Philippe juge « essentiel que les formations politiques sachent réagir vite lorsque l’un de leurs s’est rendu coupable ».
Une sanction « rapide et unanime »sans « aucune hésitation ou voix discordante », souligné auprès du Monde, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et secrétaire général d’Horizons. Confronté au premier scandale de ce sort touchant son parti, Edouard Philippe voulait une perspective « exemplaire »selon son entourage.
Lundi, sur France 5, Sandrine Josso a confié avoir « cru mourir parce qu’(elle) je pensais qu’il (Joël Guerriau) allait abuser d’(elle) ». Le lendemain, l’élue a expliqué sur BFM-TV qu’elle avait trouvé le comportement du sénateur « weird »lors de la soirée qu’ils étaient passés tous les deux, le 14 novembre. « Il me disait « mais tu ne bois rien ! », at-elle raconté, entraînant avoir fui en taxi lorsqu’elle a senti son rythme cardiaque s’accélérer, après avoir bu la coupe de champagne qu’il lui avait servie.
Une célébrité à condamner qui détonne avec de précédents cas
Joël Guerriau reconnaît avoir eu à son domicile ce qu’il prenait pour des « euphorisants » que lui aurait passé « un sénateur », mais nie avoir voulu agresser la députée, a assuré, samedi, son avocat, Pierre-Rémi Drai sur BFM-TV. Selon ce dernier, l’élu de 66 ans voulait prendre un remontant automotive il était « éprouvé » par la campagne des sénatoriales et par la mort imminente de son « vieux chat ». Et ce serait par ” accident “, at-il poursuivi, que le verre qui était destiné à son shopper a été bu par la députée. M. Guerriau, qui a évoqué une « erreur de manipulation »HNE « anéanti » par l’« acharnement » dont il fait l’objet, indique au Monde fils avocat.
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