Acteurs, écrivains, journalistes, représentants syndicaux… Deux cent une personnalités invitant à manifester, le 21 janvier, contre la promulgation de la loi immigration, dénonçant un « tournant dangereux de notre République »dans une tribune publiée dimanche 7 janvier par l’Humanité et Médiapart.
Parmi les signataires figurent les actrices Josiane Balasko et Julie Gayet, les écrivains Nicolas Mathieu et Alice Zeniter, l’humoriste Guillaume Meurice, les syndicalistes Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT). Ils fustigeent un texte de loi « rédigé sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale » ».
« Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous exigeons au président de la République de ne pas promulguer cette loi »conclut le texte.
Consécration de « la priorité nationale »
Plusieurs associations de défense des sans-papiers ont déjà lancé un appel pour une mobilisation le 14 janvier.
Sur France Inter, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a estimé qu’il s’agissait d’« un second necessary de l’histoire politique de ce pays ». « On est à un tournant, des idées d’extrême droite sont adoptées à l’Assemblée nationale dans une loi qui renie les valeurs humanistes que nous défendons à la CFDT »at-elle dit au micro de « Questions politiques ».
Adopté au forceps par le Parlement, le projet de loi immigration restreinte notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en query l’automaticité du droit du sol et rétablit un « délit de séjour irrégulier ».
Ce texte, qui a provoqué une crise ouverte au sein de la majorité présidentielle, a été voté par le Rassemblement nationwide qui y a vu une consécration de « la priorité nationale » qu’il défend. Voté le 19 décembre 2023, il comporte, selon l’exécutif lui-même, plusieurs mesures susceptibles d’être censurées par le Conseil constitutionnel. Saisis par le président de la République, mais aussi par l’opposition de gauche, les neuf juges constitutionnels doivent se prononcer d’ici à la fin du mois de janvier sur sa conformité.