Si certains attentats ont durablement marqué les mémoires, d’autres ont été quelque peu oubliés, ensevelis sous la litanie de la vingtaine d’attaques terroristes qui a rythmé le quotidien des Français depuis 2015. C’est le cas de l’attentat au couteau du quartier de l’Opéra, à Paris, perpétré par un jeune Français d’origine tchétchène de 19 ans, Khamzat Azimov, qui avait fait un mort et plusieurs blessés, en mai 2018.
Deux ans avant l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty par un réfugié tchétchène de 18 ans, en octobre 2020, et cinq ans avant celui de Dominique Bernard, professeur de français dans un lycée d’Arras, par un demandeur d’asile d’origine ingouche de 20 ans, le 13 octobre 2023, il s’agissait du premier attentat perpétré en France par un jeune réfugié originaire du Caucase du Nord, un territoire marqué par deux décennies de guerre d’indépendance et de djihad entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000.
Le 12 mai 2018, en début de soirée, ce jeune djihadiste, arrivé en France à l’âge de 7 ans avec ses dad and mom réfugiés politiques, décrit comme timide et solitaire et qui préparait le concours d’infirmier, avait attaqué une dizaine de passants. en pleine rue. Il avait égorgé à mort un jeune homme, Ronan Gosnet, employé dans une librairie du quartier, et agressé d’autres personnes avant d’être abattu. L’attentat avait été revendiqué le lendemain par l’organisation Etat islamique (EI), qui avait diffusé une vidéo d’allégeance tournée par le terroriste.
Affect idéologique
Le procès de cet attentat, qui s’ouvre mercredi 25 octobre devant la cour d’assises spéciale de Paris, se tiendra donc sans son principal acteur. Seul son meilleur ami, Abdoul-Hakim Anaiev, né en Tchétchénie comme lui, sera jugé pour « affiliation de malfaiteurs terroristes ».
Il ne lui est pas reproché d’avoir été directement impliqué dans l’attaque, mais d’avoir exercé une affect idéologique sur celui qu’il appelle son « frère de sang ». Abdoul-Hakim Anaiev était agent d’accueil à l’Workplace français de l’immigration et de l’intégration au second de son interpellation, ce qui ne l’empêchait pas, à seulement 20 ans, d’être un propagandiste très actif de la trigger djihadiste sous le pseudonyme d’« Al-Shishani » (le Tchétchène).
« Abdoul-Hakim Anaiev s’est trouvé une vocation de propagandiste pro-Etat islamique, vantant le mérite du martyr (…), ce qui a manifesté eu un rôle primordial dans le conditionnement de son meilleur ami, Khamzat Azimov. En outre, il est incontestable qu’il lui a présenté plusieurs individus sympathisants de l’EIécrivent les juges d’instruction. Ces contacts ont permis le passage à l’acte de Khamzat Azimov et la revendication de son attentat. »
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