Un juge d’instruction a été désigné mardi pour enquêter sur les tags représentant des étoiles de David bleues, à Paris et dans sa banlieue le 31 octobre, a fait savoir la procureure de Paris, qui n’exclut pas que ce marquage « ait été réalisé à la demande expresse d’une personne demeurant à l’étranger ». « L’enquête va désormais se poursuivre dans le cadre d’une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l’intention ayant guidé cette opération »a précisé Laure Beccuau dans un communiqué de presse.
« Une même équipe » est soupçonnée d’avoir procédé à différents marquages d’étoiles de David à Paris et dans sa banlieue « en un seul périple », avait expliqué lundi matin le parquet de la capitale, concernant ces tags dont le caractère antisémite n’est pas établi à ce stade. Plusieurs dizaines d’étoiles de David ont été découvertes, mardi 31 octobre au matin, taguées sur des façades d’immeubles du 14e arrondissement parisien, mais aussi dans d’autres endroits à Paris et en banlieue.
La première ministre, Elisabeth Borne, avait déclaré des « agissements ignobles »y voyant comme de nombreuses personnalités politiques des actes antisémites.
Une « affaire atypique »
Dans un premier temps, trois enquêtes avaient été ouvertes à Bobigny, Nanterre et Paris, pour dégradation du bien d’autrui aggravée par la circonstance qu’elle a été commise en raison de l’origine, la race, l’ethnie ou la faith . Les trois ont finalement été regroupés à Paris, a déclaré lundi matin le parquet de la capitale.
« Il apparaît, en effet, qu’une même équipe a pu procéder aux différents marquages au cours d’un seul périple. Les enquêtes se prolongent », ajoute le ministère public. Vendredi, cette même supply avait précisé qu’il « n’(était) pas établi que cette étoile ait une connotation antisémite, mais cela ne peut être écarté d’emblée ». Le ministère public disait enquêter sur « l’intention sous-jacente à ces tags, notamment au regard du contexte géopolitique et à son rétention au sein de la inhabitants en France ».
Dimanche, sur BFM-TV, le préfet de police, Laurent Nuñez, a évoqué une « affaire atypique par rapport aux autres actes antisémites » et chiffré le nombre d’appositions de cette étoile à 250. Il a confirmé qu’une « équipe d’auteurs qui semble plutôt bien se coordonner » était dans le viseur des enquêteurs, et avait « la volonté que ces étoiles soient vues ». L’équipe aurait visé « certains immeubles où ne possèdent pas de membres de la communauté juive ».
D’après lui, 257 actes antisémites ont été recensés dans l’agglomération parisienne et 90 personnes ont été interpellées, depuis le 7 octobre, début du conflit entre le Hamas et Israël.