Depuis mardi 24 octobre, Pierre Alessandri ne dort plus en jail. L’un des assassins du préfet Claude Erignac, abattu en février 1998 à Ajaccio, condamné en juillet 2003 à la réclusion à perpétuité, est désormais placé sous surveillance électronique et n’a plus l’obligation de rentrer à la jail de Borgo (Haute -Corse) le soir après sa journée de travail ainsi que les week-ends.
Agé de 65 ans, Pierre Alessandri qui avait été placé sous le régime de semi-liberté le 13 février par la cour d’appel de Paris est rentré en toute discrétion dans son village de Cargèse (Corse-du-Sud) dès mardi, et s’apprête à reprendre l’activité professionnelle qu’il avait laissée à ses proches depuis son incarcération, en mai 1999. Selon l’un de ses avocats, Me Eric Barbolosi, conjoint par Le Mondeil devrait relancer sa société d’huiles essentielles.
« Nous avions déposé une demande de placement sous surveillance électronique, il ya un peu plus de quatre mois »un M précise Barbolosi. Examinée par le tribunal d’software des peines le 18 octobre, la requête n’a fait l’objet d’aucune opposition, « pas même du Parquet nationwide antiterroriste qui y était favorable », relève l’avocat. Toutefois, jusqu’en février 2024, Pierre Alessandri reste sous un régime de semi-liberté probatoire. Il peut se déplacer en Corse, mais n’a pas le droit d’aller à Ajaccio (le lieu du crime), ni à Pietrosella (Corse-du-Sud), village situé au sud du golfe d’Ajaccio où, en septembre 1997, le commando avait séquestré des gendarmes dont ils avaient volé les armes qui ont servi à tuer le préfet Erignac. Il n’a pas non plus le droit d’entrer en contact avec les autres membres du commando condamnés en même temps que lui.
Alain Ferrandi demeure en jail
C’est à partir du 13 février 2024 que Pierre Alessandri devrait bénéficier d’une mesure de liberté conditionnelle sans entrave pour une durée de dix ans. Durant ces huit derniers mois depuis son placement en semi-liberté, il a travaillé dans une entreprise d’aménagement de l’espace rural à Ponte-Novo (Haute-Corse). Il avait obtenu cette semi-liberté après que trois demandes déposées par ses conseils furent automatiquement rejetées par la cour d’appel. A chaque fois, celle-ci évoquait « des risques de troubles à l’ordre public » et une « atteinte grave à la nation » pour motiver ses refus.
Il a dû l’agression mortelle d’Yvan Colonna, en mars 2022, à la centrale d’Arles (Bouche-du-Rhône), également condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, et les émeutes qui en ont résultat. sur l’île, pour que les juges acceptent de donner une suite favorable à ces demandes successives. Pendant vingt-trois ans, de mai 1999 à mars 2022, Pierre Alessandri a été incarcéré sous le statut de détenu particulièrement signalé, sans qu’il puisse bénéficier de mesures de rapprochement, comme les détenus y ont droit.
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