Il décrit un échange « bouleversant ». Le chanteur Patrick Bruel a raconté jeudi sur son compte Instagram sa rencontre la veille avec des familles de certains des 241 otages retenus à Gaza par le Hamas. « Je n’avais pas les mots ; et puis elles et ils ont parlé, raconté, avec tant de dignité », écrit l’artiste. « J’ai essayé de garder mes larmes pour plus tard, après les leurs, après leurss, après quelques notes, après une dialogue profonde et nuancée avec des personnes magnifiques, des gens de paix », poursuit-il.
Lui-même de confession juive, Patrick Bruel avait déjà réagi à l’attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre et qui a fait 1 400 morts côté israélien. « Horrifié par ces photos de terreur et de haine aveugle », avait-il écrit sur Instagram, adressant son « soutien aux civils israéliens confrontés à la violence terroriste ».
Les otages et leurs familles ont toujours « œuvré au dialogue, au rapprochement et à l’aide avec leurs voisins palestiniens », affirme aussi Patrick Bruel jeudi. « Même après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre : les atrocités, les kidnappings, la destruction de toute une vie et malgré leur immense douleur et leur attente intolerable, ils savent qu’un enfant qui tombe est un enfant qui tombe et qu ‘une mère qui pleure, qu’elle soit de n’importe où, de n’importe quelle confession, est une mère qui pleure », ajoute-t-il, alors que la riposte israélienne dans la bande de Gaza a fait près de 9 500 morts, dont 3 900 enfants, a annoncé samedi le ministère de la Santé du Hamas.
« Antisémitisme décomplexé »
« On a dit qu’il fallait décorréler cet acte de la state of affairs politique », relate également l’artiste, qui dit avoir évoqué avec les familles « cet antisémitisme décomplexé qui n’est qu’un des symptômes d’une xénophobie montante, d « une haine des différences et une menace pour les républiques et les démocraties du monde entier ».
Depuis le 7 octobre, « 819 actes antisémites » ont été recensés en France et « 414 » personnes ont été interpellées, avait indiqué mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Samedi, une femme de confession juive a également été poignardée à son domicile dans la métropole lyonnaise, une agression pour laquelle un « cell antisémite » est suspecté, selon le parquet.
« Il ya eu des silences… On a regardé les affiches avec les pictures de leurs proches. Et puis sur un chanté. Le temps s’est arrêté », raconte encore Patrick Bruel sur Instagram. « On a rêvé de la paix tous ensemble, conclut-il. On s’est dit qu’on se reverrait bientôt autour d’une grande desk de 250 personnes ».