Dans un rapport, la Cour des comptes estime que le dispositif MaPrimeRénov’ “ne se traduit pas par des résultats environnementaux suffisamment probants”.
La Cour des comptes doute, dans un rapport, de l’efficacité du futur dispositif MaPrimeAdapt’, pensé pour aider à adapter les logements au vieillissement de leurs occupants, jugeant qu’il aurait mieux valu privilégier une aide à la personne. « L’opportunité des travaux d’adaptation au vieillissement reste largement liée aux occupants, là où la mutation vers un parc de logements thermiquement performant s’inscrit dans la durée, quel qu’en soit l’occupant », déclare le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, dans un communiqué.
Vulue par Emmanuel Macron, MaPrimeAdapt’ doit être lancé en 2024, avec 68 thousands and thousands d’euros d’enveloppe budgétaire, sur le modèle de MaPrimeRénov’, dispositif-phare d’aide à la rénovation énergétique des logements. Pour la Cour, il aurait mieux valorisé « soutenir les parcours résidentiels adaptés aux évolutions de la vie » plutôt que de concentrer des moyens sur les logements occupés par les personnes âgées avant leur perte d’autonomie.
Cette aide ne permettra en outre pas de faire l’économie d’une motion sur l’adaptation de l’urbanisme et des mobilités au vieillissement de la inhabitants. Selon le Haut Commissariat au Plan, la France comptera 11,3 thousands and thousands de personnes âgées de plus de 75 ans en 2050, contre 6,5 thousands and thousands aujourd’hui. Parmi elles, 2 thousands and thousands seront modérément dépendantes et 900.000 sévèrement dépendantes, contre respectivement 1,3 million et 600.000 actuellement.
Même après travaux, encore beaucoup de passesoires thermiques
Au sujet de MaPrimeRénov’, dotée pour 2024 d’une enveloppe de 5 milliards d’euros, la Cour des comptes salue la simplification apportée par son existence, même si elle proceed de se télescoper avec d’autres aides. Mais le dispositif “ne se traduit pas par des résultats environnementaux suffisamment probants”, tempère la Cour, notamment dans l’habitat collectif.
Le niveau de efficiency des programmes MaPrimeRénov’ n’est “pas suffisant pour faire sortir les logements qui en bénéficient du statut de passoires thermiques”.
Pour le programme “MaprimeRénov’ Sérénité” (qui finance un ensemble de travaux réalisés en même temps, comme l’isolation des combles et le changement de la chaudière, et doit permettre de faire un acquire énergétique d’au moins 35%), ” plus de la moitié des logements étaient en catégorie F ou G avant travaux, témoignant d’un bon ciblage de l’aide ; toutefois 20% de ces logements se retrouvent toujours dans l’une de ces catégories à l’difficulty des travaux et 41 % d’entre eux atteignaient seulement l’étiquette E. Seuls 1,5% avaient atteint le niveau BBC, c’est-à-dire les étiquettes A ou B”. Autrement dit, après rénovation avec ce programme d’aides, 61% des passoires thermiques sont encore en catégorie E, F ou G.
C’est le même constat pour l’autre programme* où l’aide est conditionnée à l’établissement d’un DPE ex ante (avant travaux) et ayant un objectif de efficiency précis (là aussi 35% de acquire) : MaPrimeRénov’ Copropriétés. Déjà, “moins de 12% des dossiers concernent des copropriétés en étiquette F ou G, illustrant un moindre ciblage de l’aide”. Sur ces copropriétés F ou G, “8% d’entre elles se trouvent toujours dans ces catégories à l’difficulty des travaux, tandis que 55% étaient classés en catégorie D”.
Or ce sont plutôt par ces programmes qui se font les rénovations globales pour les passoires thermiques. Ainsi, MaPrimeRénov’ par geste “n’accompagne quant à elle qu’un très faible nombre de sorties de passoire énergétique. Le bonus “sortie de passoire énergétique” n’a été demandé que pour 0,31% des dossiers engagés en 2022, “Dont plus de la moitié étaient des dossiers “MaPrimeRénov’ Rénovation globale”. Le bonus BBC n’a été demandé pour sa half que pour 0,22% des dossiers, dont 46% ont obtenu du forfait rénovation globale”, martèlent les auteurs du rapport.
66.000 rénovations globales en 2022
Les aides, qui ciblent les particuliers, sont en effet trop souvent engagées pour un seul sort de travaux et non pour des rénovations globales, comparables à des features énergétiques substantiels, selon la Cour, qui reprend une critique récurrente de MaPrimeRénov’. “Seuls 66.000 dossiers qualifiés de “rénovation globale” ont été engagés dans les différents dispositifs de l’Anah en 2022, dont la plupart n’atteignaient pas le niveau BBC” (soit un DPE A ou B).
C’est notamment parce qu’une rénovation globale est particulièrement coûteuse. L’affiliation Effinergie “estime en 2021 qu’une rénovation globale et performante visant le niveau BBC coûte 360 euros HT/m2”. Le cupboard spécialisé I4CE estime de son côté le coût d’une rénovation globale entre 45.000 et 90.000 euros, tandis que l’Ademe parle d’une fourchette allant de 60.000 à 70.000 euros (toujours pour environir au niveau BBC).
Query rentabilité, pour les ménages, le bilan n’est pas non plus encourageant. “Les aides directes couvrent 20 à 40% des travaux. Même en cumulant un éco-prêt, les rénovations ont un temps de retour sur investissement de plus de dix ans. Seuls les niveaux de rénovations les moins coûteux deviennent rentables sur 15 ans”, indique le rapport.
La Cour émet une série de recommandations, dont l’accélération de la rénovation des copropriétés privées, la simplification des aides à la rénovation énergétique, ou la prise en compte des travaux améliorant le confort d’été dans MaPrimeRénov’ et MaPrimeAdapt’.
Un problème de fiabilité des données
Par ailleurs, la Cour des comptes pointe du doigt “l’absence de données fiables” pour mesurer l’efficacité énergétique du logement, et voit “un impediment à la building d’une politique cohérente”. “En l’absence de données kinfolk à l’efficacité réelle des travaux, qui varient en fonction de la nature et des caractéristiques de chaque logement, les analyses aujourd’hui disponibles sur l’efficacité énergétique des rénovations reposent sur des modèles mathématiques conventionnels” , souligne le rapport.
“À chaque geste est associé une efficacité théorique. Il n’est, en particulier, pas doable de mesurer les conséquences de “l’effet rebond”, liées à un changement d’utilization lorsque la rénovation du logement se traduit moins par une économie d’énergie que par un meilleur confort thermique pour le bénéficiaire. Cette query, et le décalage essential entre efficacité conventionnelle et efficacité réelle, sont soulignés depuis plus de 10 ans. L’impression des mesures de sobriété, choisies ou subies, n’est “pas non plus, par nature, intégré dans les modèles conventionnels”, détaille le rapport.
Tout en gardant cela en tête, les rénovations réalisées avec des aides publiques (CITE, CEE, “Habiter mieux” et MaPrimeRénov’) en 2020 “pourraient abouti à une économie théorique d’énergie conventionnelle de 7,7 TWh/an, soit 1 ,7 % de la consommation totale d’énergie des résidences principales”.
En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, ce sont les travaux portant sur les systèmes de chauffage qui seraient les plus efficaces. “Sur les 2,1 MtCO2eq qui auraient été évitées par les travaux de rénovation énergétique en 2019 (soit 4,5% de la consommation du secteur résidentiel), 65% étaient dus aux modifications du système de chauffage, alors même que ces travaux ne portaient que sur 19% des surfaces rénovées”, précise le rapport.
*Plusieurs programmes sont portés par l’Anah : “MaPrimeRénov’ Sérénité”, “MaPrimeRénov’ Copropriétés”, “MaPrimeRénov’ Rénovation Globale”, programme “Habiter Mieux propriétaire bailleur”.