Trois départements en vigilance rouge « vent violent » jeudi, trente classés orange, dont Paris et sa région : un gros quart nord-ouest de la France se prépare à affronter à partir de mercredi soir la « très forte tempête automnale » Ciaran, avec des rafales pouvant atteindre 170 km/h associés à de fortes pluies. Un événement qualifié de potentiel « bombe météorologique » par Météo-France.
La circulation des poids lourds interdits en Bretagne jeudi
La circulation des poids lourds sera interdite en Bretagne jeudi, a annoncé mercredi le ministre délégué aux transports, Clément Beaune. « Nous avons pris des mesures through les préfectures d’interdiction de circulation des poids lourds. Beaucoup étaient déjà interdits puisque nous sommes un jour férié, cela sera poursuivi dans la journée de demain, notamment dans toute la région Bretagne »a affirmé le ministre.
M. Beaune a par ailleurs invité les automobilistes à respecter une « interdiction absolue de circuler » dans les départements en vigilance rouge – Finistère, Côtes-d’Armor et Manche.
Plus de 3 000 pompiers mobilisés
Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 3 200 pompiers seront mobilisés dans les quatre départements bretons (Côtes-d’Armor, Ille-et-Vilaine, Finistère et Morbihan) ainsi que dans la Manche et la Loire-Atlantique.
Pour le seul département du Finistère, qui pourrait être le plus touché, plus de 650 pompiers ont été mobilisés pour la nuit de mercredi à jeudi contre 250 habituellement, ainsi que plus de 435 gendarmes, a détaillé le préfet Alain Espinasse lors d’un level appuyez. Quelque 435 gendarmes sont également mobilisés avec l’appui de deux hélicoptères de la part aérienne de Rennes, pour d’éventuels hélitreuillages.
Enedis a également annoncé l’envoi de renforts pour pallier d’éventuels dégâts sur les réseaux d’électricité et procéder aux réparations rapides.
Les TER interrompus dans cinq régions jeudi
L’arrivée de cette puissante tempête a amené la SNCF à annoncer l’interruption pour la journée de jeudi de l’ensemble des lignes TER des régions Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et Centre-Val de Loire, ainsi que dans les Hauts -de-France. Les TGV ne circuleront qu’entre Paris et Rennes pour la Bretagne, sans aller jusqu’à Brest, Quimper ou Saint-Malo, a précisé une porte-parole de la SNCF Bretagne. Les liaisons Paris-Lille seront assurées.
L’aéroport de Brest Bretagne sera quant à lui fermé de mercredi 17 heures à jeudi 9 h 30. Les liaisons par bateau avec les îles seront très perturbées, voire totalement suspendues.
Dans le Finistère, « éviter tout déplacement après 20 heures »
Le préfet du département, Alain Espinasse, a rappelé, dès mardi, les consignes d’extrême vigilance, demandant à la inhabitants « d’éviter tout déplacement après 20 heures et pendant toute la nuit »de « rester confiné jusqu’à la baisse des vents », « d’arrimer ou mettre à l’abri tout objet inclined de constituer un hazard de projection » et, enfin, de ne pas se rendre sur le littoral, en bordure de cours d’eau ou en zone boisée. La inhabitants est enfin invitée à se munir de moyens d’éclairages autonomes, sort lampe de poche. Tous les événements susceptibles d’occasionner des déplacements de inhabitants devaient être annulés, et les lieux d’accueil des enfants fermés jeudi matin. Des restrictions à la circulation ont été aussi décidées, telles les fermetures du pont de Cornouaille, qui relèvent Bénodet à Combrit, et du pont de l’Iroise à Brest, dès 22 heures ce mercredi.
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Pour coordonner l’ensemble des opérations de secours, un centre opérationnel départemental (COD), sous l’autorité du préfet, doit être activé à partir de 17 heures, ce 1euh novembre. De son côté, le contre-amiral Cyril de Jaurias, adjoint du préfet maritime de la zone Atlantique, a annoncé que le remorqueur d’intervention, d’help et de sauvetage (RIAS) Abeille Bourbon était prêt à intervenir en mer, à la moindre sollicitation des CROSS (centres opérationnels de surveillance et de sauvetage) de Corsen et d’Etel. « Tous les navigateurs ont été invités à se mettre à l’abri, au mouillage, la mer étant annoncée comme très forte avec des creux qui pourraient atteindre les quinze mètres »at-il précisé lors d’un level presse, mardi.
A Granville (Manche), websites fermés et bateaux de pêche rentrés
A Granville, dans la Manche, la mairie a annoncé la fermeture pour vingt-quatre heures, à partir de mercredi 18 heures, de certains websites à risques. Situés en entrance de mer ou bien parsemés d’arbres qui pourraient ne pas résister à la tempête et tomber, la promenade du Plat Gousset, une partie de la voie douce dépendant de la gare au centre-ville ou encore le jardin Christian-Dior seront interdits au public. « Nous avons également différé la prise de poste de certains brokers qui commencent très tôt le matin, comme ceux de la propreté urbaine, mais sinon les gens ici ont l’habitude, on en appelle surtout à leur bon sens »soutient Gilles Ménard, le maire de la ville.
Jacques, restaurateur sur le port de plaisance, relativise l’événement : « Je vis ici depuis 1977 et des tempêtes, en a vu plein. » Montrant l’extérieur de l’établissement, il explique : « On a rentré les chaises et calé les tables sur le côté pour éviter que le vent pousse les parois en verre de la terrasse, mais je pense que ce sera tout. Si ça souffle trop fort alors on fermera, mais on est plutôt habitués. »
Du côté des pêcheurs, la scenario semble aussi familière. « Pour la plupart, on a rentré les bateaux, on a doublé la solidité des amarres et rangé tout le matériel inclined de faire des dégâts en s’envolant. Un peu comme quelqu’un qui rangerait bien sa terrasse avant un très mauvais temps, finalement », affirme Baptiste, pêcheur de 26 ans. Son collègue souligne la forte marée et les risques que certains mariages sautent. « A Jersey, ils ont été obligés de mettre des sacs de sable pour bien protéger. Ici, c’est différent, sur plusieurs murs entre l’eau et la ville et sur est plus élevé. » L’un d’eux compte quand même passer la nuit sur son bateau pour intervenir en cas de problème.
Au Cap-Ferret (Gironde), les ostréiculteurs inquiets
Au Cap-Ferret, en Gironde, c’est le calme avant la (prochaine) tempête. Après Aline et Céline, Ciaran et son déferlement de vagues prévu jusqu’à 8 mètres s’apprêtent à déborder sur les côtes de la très stylish et très fragile presqu’île qui s’étire entre le bassin d’Arcachon et l’océan atlantique .
Les ostréiculteurs retiennent leur souffle. Le week-end dernier, avec les grandes marées, l’eau est montée très haut. A Claouey, petit village à l’entrée de la presqu’île, les cordons de sable n’ont pas tenu et plusieurs cabanes ont été endommagées. Mais ce qui inquiète surtout les professionnels de la conchyliculture, c’est l’avenir du banc d’Arguin. Joyau du bassin, cette réserve qui apparaît et disparaît au gré des marées au pied de la Dune du Pilat en face de la pointe du Cap-Ferret est également réputée pour ses huîtres aussi abondantes que raffinées. Le banc d’Arguin a été sérieusement attaqué par la tempête Céline, qui a créé une brèche. Près des deux-tiers des concessions ont été touchés : Céline a emporté de nombreuses poches et recouvert sous 3 à 4 mètres de sable les parcs de la conche sud. « Avec Ciaran, ce qui pouvait encore être sauvé va être perdu »s’alarme Olivier Laurent, vice-président du syndicat des ostréiculteurs du Cap-Ferret.