Après cinq jours et quatre nuits de débats parfois houleux, la majorité sénatoriale de droite et du centre est parvenue à ses fins : imprimer au projet de loi « immigration » un durcissement. Le texte sera mis au vote mardi 14 novembre à 14 h 30. Son situation optimistic laisse peu de doute après que Les Républicains et le groupe centriste, largement majoritaires, se sont accordés sur l’ensemble des inclinations. Le projet de loi sera alors transmis à l’Assemblée nationale. Face aux députés, le gouvernement y cherchera une majorité, depuis l’aile gauche de sa majorité relative, déterminer à rééquilibrer le texte, jusqu’à la droite.
Le tour de vis exploité par les sénateurs du centre et de la droite a été globalement approuvé par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Ce dernier a avalisé de nombreuses mesures, qui correspondent à son ambition d’en faire une réforme « efficace »un outil de «fermé» pour contrôler l’immigration et simplifier les procédures d’expulsion. « C’est une grande avancée pour l’intérêt général »at-il salué sur X après la séance publique.
Mais le passage au Sénat n’est qu’une première étape pour l’exécutif dans sa quête d’une voie de passage au Parlement. A partir du 11 décembre, l’Assemblée nationale pourra reprendre largement la mouture et l’exercice sera périlleux pour le gouvernement, qui, même sans majorité absolue, veut éviter d’utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3.
Les sénateurs favorables à une facilitation des expulsions
Au dernier jour d’examen, les sénateurs se sont penchés sur une « réforme structurelle » du système de l’asile, pour accélérer les procédures et expulser plus rapidement, alors que le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) a chuté à 6,9 % au premier semestre 2022. Ils ont également voté pour une simplification du contentieux des étrangers en vue de diviser par trois le nombre de procédures permettant de contester une expulsion, de douze à quatre.
Les mesures majeures du texte avaient déjà été examinées les jours précédents. C’était notamment le cas de la levée de l’essentiel des « protections » contre les expulsions des étrangers menaçant l’ordre public, mesures emblématiques de la jambe droite du texte. Ce volet a été largement remis en avant par le gouvernement depuis l’attaque d’Arras par un jeune Russe arrivé en France avant l’âge de 13 ans. M. Darmanin a martelé que sa réforme aurait permis d’expulser l’assaillant.
Le volet ” l’intégration “ de la réforme, défendu par le ministre de l’intérieur et non celui du travail, Olivier Dussopt, qui le portait initialement, a été considérablement restreint par le Sénat. En particulier sa mesure la plus emblématique, concernant la régularisation des travailleurs dans les métiers en ” pressure “.
La gauche, minoritaire, rarement pesée sur les débats, arrachant tout de même vendredi l’adoption d’un amendement visant à octroyer une carte de séjour temporaire aux sans-papiers qui portent plainte contre leurs propriétaires abusant de circumstances d’hébergement indignes.
« Un rééquilibrage » à faire
Surveillée attentivement par de nombreux acteurs publics et associatifs, la droitisation du texte suscite les critiques, notamment sur la suppression de l’aide médicale d’Etat et le volet. « régularisations ». « L’obsession de l’enfermement et de l’expulsion, l’argument sécuritaire et répressif emporte tout et justifie de nier toute considération humaine des personnes »s’est indignée la Cimade, affiliation de défense des droits des étrangers.
« C’est un texte de droite qui est sorti du Sénat, je pense qu’il ya un rééquilibrage » à fairea reconnu sur Sud Radio Bérangère Couillard, ministre déléguée à la lutte contre les discriminations.
Les regards vont rapidement se tourner vers l’Assemblée, où l’aile gauche de la macronie est beaucoup mieux représentée qu’au Sénat. Une des incarnations de cette sensibilité est le président de la fee des lois, Sacha Houlié, qui a déjà prévenu qu’il tentait de rétablir « tout le texte » initiale du gouvernement.
La députée Stella Dupont, apparentée au groupe Renaissance, s’est dite « stupéfiée » par la « dérive » du Sénat « vers la droite extrême »promettant de « rétablir l’esprit preliminary du projet de loi ». Ces parlementaires auront sans doute du soutien à gauche dans l’Hémicycle. « L’honneur de l’Assemblée sera de détricoter votre texte »a lancé sur X le député socialiste Hervé Saulignac.