C’est la première fois qu’elle prend la parole publiquement au sujet de cette affaire. La députée Sandrine Josso, qui accuse le sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée afin de l’agresser sexuellement, a raconté lundi 20 novembre sur France 5 avoir « cru mourir » lors de la soirée des faits, dont elle a détaillé le déroulé. Elle dit être encore « en post-traumatisme ».
« On peut tous subir ce que j’ai subi »a déclaré Mmoi Josso en ajoutant que « (fils) devoir est de sensibiliser » sur « le fléau » de la soumission chimique, dont « on ne peut plus détourner le regard ».
Elu de Loire-Atlantique, Joël Guerriau, 66 ans, a été mis en examen vendredi soir, soupçonné d’avoir drogué dans la nuit de mardi à mercredi à son insu Sandrine Josso, 48 ans, députée du MoDem du même département, en vue de l’agresser sexuellement. Ces accusations ont été démenties par l’avocat du sénateur.
Drôle de goût du champagne et insistance du sénateur
La députée a raconté sur France 5 le détail de sa soirée où elle s’est progressivement rendue compte avoir été droguée par Joël Guerriau. Mmoi Josso dit être allée ce soir-là « en confiance » et « en toute amitié » fêter la réélection de son collègue sénateur, élu du même département, avant de retourner à l’Assemblée nationale. « Un ami depuis dix ans » dont elle s’étonne sur place de « l’insistance » pour qu’elle trinque avec lui plusieurs fois au champagne – dont le goût « sucré » la surprend –, ainsi que du fait qu’il joue avec le variateur d’éclairage du salon.
« Il mettait la lumière très fort, puis la baissait »method connue pour « augmenter l’efficacité de la drogue », comme lui ont expliqué plus tard les médecins de l’hôpital Lariboisière, où elle a fini la nuit.
Prix de « palpitations » et de « sueurs »elle voit alors son hôte ranger « un sachet blanc sous le plan de travail » de sa delicacies – de l’extase, que les policiers retrouveront au même endroit lors d’une perquisition. « Là, je comprends »Maïs « j’étais déjà sous l’effet de la drogue, mes jambes tremblaient », at-elle témoigné. Pour s’extirper du piège, l’élue commande un taxi. Mais elle s’aperçoit que son hôte la swimsuit « dans l’ascenseur, dans la cour, jusqu’au taxi ». « J’étais paniquée, mon cœur battu… J’avais l’impression de faire une crise cardiaque »at-elle ajoutée, précisant avoir ensuite appelé un collègue député pour venir la chercher, avant qu’elle ne se rende à l’hôpital.
Une mise en retrait demandée par Gérard Larcher
Plus tôt dans la journée, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait demandé au sénateur Joël Guerriau de « se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat »après sa mise en examen.
« Il revient désormais à M. Joël Guerriau de prendre ses responsabilités, le temps que la justice et les providers de police puissent éclaircir les faits »estime la présidence du Sénat dans un communiquéoù elle affirme « l’extrême gravité des faits reprochés au sénateur et (le) principe de dignité qui s’attache à l’exercice du mandat parlementaire ». M. Larcher a plus particulièrement invité M. Guerriau « à démissionner de ses fonctions de secrétaire au bureau du Sénat et de vice-président de la fee des affaires étrangères ».
Sanctions politiques
Des prélèvements ont révélé la présence dans l’organisme de la victime d’ecstasy. M. Guerriau, au domicile duquel la même drogue a été retrouvée, a été mis en examen pour utilization et détention de stupéfiants et placé sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de se rendre au domicile de la députée.
En parallèle, les sanctions politiques sont rapidement tombées contre M. Guerriau, suspendues samedi tour à tour par son parti politique, Horizons, puis par son groupe parlementaire, Les Indépendants, qui ont tous deux ouverts des procédures disciplinaires pouvant aboutir à son exclusion.
Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir
La présidente du groupe communiste au Sénat, Cécile Cukierman, a approuvé la demande de Gérard Larcher. « Pour que l’enquête se déroule sereinement, par respect pour la plaignante et par respect pour l’establishment, la mise en retrait est de mise. C’est la moindre des choses, sans préjuger des résultats de l’enquête »at-elle déclaré.