Interrogé dans l’émission Sept à huit de TF 1, Gabriel Attal, 34 ans, a révélé avoir été harcelé à l’adolescence lorsqu’il fréquentait l’École alsacienne de Paris, un établissement privé du cœur de la capitale. « J’étais à la fin du collège, j’avais 14, 15 ans, et il y avait un élève de l’établissement qui avait ouvert ce website Web où il fallait mettre des commentaires sur le physique des élèves. À cette event, j’ai vécu un déferlement d’insultes et d’injures. Ça a duré plusieurs mois et ça a été très violent », a raconté le ministre de l’Éducation nationale, qui a expliqué la genèse de ce harcèlement.
« Je suis allé au cinéma avec une fille de l’établissement. C’est une fille que j’aime bien et je me souviens que ce jour-là, cet élève m’a dit : Je vais te détruire. C’est ce qu’il a cherché à faire derrière. Les commentaires postés c’était : pédale, tafiole, tarlouze. Je pense que c’était sur une orientation sexuelle supposée à l’époque, parce que je n’en parlais pas », a précisé le ministre en référence à son homosexualité dévoilée plus tard.
« Le pire c’est quand on a le sentiment que cette souffrance n’aura pas de fin »
Dans la suite de l’interview, Gabriel Attal raconte que son harceleur avait l’habitude d’usurper son identité sur Web pour poster des commentaires injurieux. Une manière de l’isoler au sein du collège et de le couper de son réseau d’amis. « Je ressensais de la souffrance. Le pire c’est quand on a le sentiment que cette souffrance n’aura pas de fin, a poursuivi l’ancienne porte-parole du gouvernement. Ce qui est dur, c’est le sentiment d’avoir personne à qui en parler. Heureusement, j’ai pu en parler à un conseil d’éducation et ils ont pris les choses très au sérieux. »
Son harceleur quittera finalement l’École alsacienne peu après les faits, mais Gabriel Attal le recroisera lors de ses études supérieures à Sciences-po Paris. Comme stipulé sur TF 1, son harceleur a écrit un livre où il décrit l’actuel ministre de l’Éducation nationale comme « arriviste, intrigant et d’une bourgeoisie agressive ».
« C’est une manière d’habiller une haine alors qu’il venait d’un milieu plus aisé que le mien, dénonce le ministre. C’est après, quand je me suis engagé en politique, que j’ai compris qu’il ne voulait pas me lâcher. Quand j’ai été nommé au gouvernement, il a posté des commentaires sur les réseaux sociaux en faisant des références à mon homosexualité. »
Même si son nom n’a jamais été cité lors de l’interview, on reconnaît clairement l’avocat Juan Branco, auteur du pamphlet « Crépuscule ». Cet ouvrage publié en 2019 fustige la Macronie et le pouvoir. Dans ce livre, Branco lie l’ascension de Gabriel Attal en politique à l’affect de son compagnon, alors conseiller d’Emmanuel Macron. « Malgré l’absence d’un quelconque fait de gloire, doté d’un charisme contestable et d’une éloquence incertaine, le jeune député est contre toute attente bombardé porte-parole du parti présidentiel en décembre 2017, par la grâce de celui- là même qui l’a fait député », écrit Juan Branco parmi d’autres amabilités.
« Une opération de victimisation sur TF1 avec son amie Mimi Marchand »
Sur son compte X (ex-Twitter) Juan Branco a d’ailleurs réagi presque immédiatement à la séquence diffusée ce dimanche soir sur TF1. Dans un lengthy put up, l’avocat controversé affirme notamment que Gabriel Attal « vient de monter une opération de victimisation sur TF1 avec son amie Mimi Marchand « … » pour tenter de donner un vernis de légitimité à son plan de communication sur le harcèlement. »
Et Juan Branco d’affirmer que le ministre de l’Éducation nationale était en fait le bourreau et non la victime : « Très sûr de lui, faisant partie de la crème de la crème, il s’attaquait sans retenue aux plus fragiles que lui , multipliant les blagues à répétition sur les SDF, les pauvres, l’école publique… et revendiquant avec morgue et méprisant sa supériorité. »
En fin d’entretien, Gabriel Attal est également revenu sur le décès de son père en 2015, automobile il avait révélé son homosexualité au second de sa mort. Né d’un père issu d’une famille d’origine juive et d’une mère chrétienne russe orthodoxe, il a également évoqué les menaces et les insultes antisémites qu’il reçoit régulièrement dans des courriers ou sur les réseaux sociaux.