Deux poids, une mesure. Alors que depuis le 7 octobre, une faute d’atrocités est prononcée sur les plateaux de télévision et de radio en France, l’Arcom, en cost de la régulation de l’audiovisuel, n’a lancé, à cette heure, que deux directions. Une même procédure pour une blague d’humoriste (Guillaume Meurice) et pour les propositions d’une journaliste (Caroline Fourest).
Depuis sa chronique, dimanche sur France Inter, Guillaume Meurice est vivement adressé et même la cible de menaces de mort et de procès en antisémitisme. Le tout pour sa sortie, certes très provocatrice voire malheureuse, suggérant une idée de « déguisement pour faire peur » pour Halloween : un « déguisement Netanyahou », « sorte de nazi mais sans prépuce ». Devant le tollé de la droite et son extrême, la directrice de France Inter Adèle Van Reeth n’a pas tardé à exprimer son « mal-être » et même apprécier qu’une « limite a été franchie : non pas celle du droit, qu’il reste à établir, mais celle du respect et de la dignité ».
« La satire politique est souvent une prise de risque »
Sur cette même antenne, jeudi matin, le député RN Thomas Ménagé a même qualifié, toute honte bue, Guillaume Meurice de « Dieudonné du service public payé par nos impôts ». « Toujours intéressant d’avoir l’avis sur l’antisémitisme d’un représentant d’un parti créé par des SS », a répondu à l’intéressé.
Dans un communiqué, l’animatrice de l’émission, Charline Vanhoenacker s’est dire « profondément navrée » si la chronique de Guillaume Meurice a pu « bénisseur ». Rappelant que « la satire politique est souvent une prise de risque, parfois un raté aux yeux du public », elle a aussi réitéré son « engagement à défendre la liberté d’expression, le droit à la satire et au blasphème. »
Pour cette blague, l’Arcom s’est autosaisie afin de lancer une instruction. Il a en revanche fallu des signalements, notamment celui de la présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, pour qu’une telle procédure soit mise en place concernant les propositions de la journaliste Caroline Fourest, appelant à distinguer les morts selon que l’attaque soit commise par Israël ou le Hamas. « On ne peut pas comparer le fait d’avoir tué des enfants de préférence comme le Hamas, et le fait de les tuer involontairement, en se défendant, comme le fait Israël », at-elle déclaré, dimanche sur BFM TV.
Dans le débat public actuel, l’agence de régulation de l’audiovisuel ferme en revanche les yeux sur un grand nombre de déclarations tenues depuis les attaques terroristes du Hamas et les bombardements meurtriers d’Israël sur Gaza. Comme l’éditorialiste de LCI Pascal Perri évoquant un « couscous antisémitisme ».
CNews n’a pas plus été inquiété. Notamment quand, mardi, l’avocat Arno Klarsfeld a expliqué que « les musulmans, beaucoup, travaillent sur les chantiers, ont accès à des explosifs et peuvent avoir accès à des armes à feu ». Les multiples sorties nauséabondes du député Meyer Habib ne sont pas non plus liées de près par l’Arcom. Sur i24News, mardi, il a estimé que « la haine d’Israël et du Juif est l’aphrodisiaque de toutes les plenty arabes ». Et aussi croire que Guillaume Meurice était « l’héritier de la pire presse antisémite ».