« Le vrai terrorisme aujourd’hui, c’est celui qui bombarde les hôpitaux, les enfants… » Ces propositions, tenues par un militant devant la foule réunie samedi à Paris pour une manifestation pro-palestinienne, n’ont pas laissé de marbre le préfet de police de Paris. Laurent Nuñez a été saisi dimanche matin au parquet de Paris.
Samedi, sur la tribune élevée à l’event de ce rassemblement, un homme, veste en cuir camel et keffieh noir, prend la parole en arabe. Près de lui, un autre traduit en français : « Israël n’a pas le droit de se défendre parce que l’occupation n’a pas le droit de se défendre. » « L’occupation, c’est elle le crime, la brutalité et la violence première (… ) L’agresseur, le violent, le criminel qui s’apprête à violer une femme, quand cette femme le griffe, est-ce qu ‘on lui dit qu’il a le droit de se défendre ? » poursuit le tribun, qui marque des temps d’arrêt pour permettre à son traducteur de répéter son discours en français.
Il reprend : « Le deuxième mensonge le plus grave, serait de dire que la résistance du peuple palestinien, ce serait du terrorisme. » Devant la foule, qui semble acquise et dont une partie applaudit et encourage l’orateur, ce dernier proceed : « Le palestinien comme tous les peuples sous occupation a le droit de se défendre et de résister. Le vrai terrorisme, aujourd’hui, c’est celui qui bombarde les hôpitaux, les enfants… »
Peu après ce discours, l’auteur de ces suggest les a réitérés au micro de TF1, dénonçant « des mensonges fabriqués par les médias, par Joe Biden, par l’occupation israélienne ». Selon lui, toujours au micro de nos confrères, « l’un des mensonges est de dire qu’Israël a le droit de se défendre. Il a le droit de mettre fin à l’occupation, à l’apartheid, de quitter notre pays. C’est le seul droit que la drive d’occupation a. »
« Ce sont des propositions qui franchissent la ligne rouge. Nous allons lancer des enquêtes et cette personne sera retrouvée », a très vite réagi Laurent Nuñez sur BFMTV. Et le préfet de police de Paris d’indiquer alors qu’il avait « saisi le procureur de la République dès ce (dimanche) matin ».
Un militant accueilli par la France en 2022
« Retrouver » le tribun ne sera peut-être pas compliqué pour la justice. L’homme est un militant bien connu de la trigger palestinienne et des autorités françaises, qui s’étaient mobilisés pour cette determine de la révolution égyptienne de 2011. Âgé de 50 ans, Ramy Shaat était le coordinateur en Égypte du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), qui prônent le boycott d’Israël dans la lutte contre l’occupation des territoires palestiniens.
De juillet 2019 à début 2022, celui qui est le fils de l’ex-leader palestinien Nabil Shaath avait été emprisonné en Égypte pendant plus de 900 jours pour des « troubles contre l’État ». « Une détention arbitraire », selon ses proches qui l’accueillaient en janvier 2022 à Paris. Ramy Shaat était « accusé d’appartenir à une organisation terroriste et de diffusion de fausses informations », selon son épouse, la Française Céline Le Brun, qui se confiait à notre journaliste en mars 2021.
Le militant égypto-palestinien avait été contraint de renoncer à sa citoyenneté égyptienne comme « situation préalable à sa libération » et avait atterri en France le 8 janvier 2022. « Je salue la décision des autorités égyptiennes de remettre Ramy Shaath en liberté. Je partage le soulagement de son épouse Céline Le Brun, qu’il retrouve en France, avec qui nous n’avons rien lâché. Merci à tous ceux qui ont joué un rôle positif dans cette heureuse subject », s’était alors félicité le président Emmanuel Macron dans un tweet.
En décembre 2021, cinq organisations de défense des droits humains avaient interpellé le président français Emmanuel Macron sur le type du fils du militant. Le ministère des Affaires étrangères avait réagi, assurant un « suivi attentif » de la state of affairs : « La France est pleinement mobilisée auprès des autorités égyptiennes afin que la state of affairs de M. Shaath puisse trouver une subject optimistic et définitive. »
Un an plus tôt, au cours d’une visite à Paris du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi le 7 décembre 2020, Emmanuel Macron avait affirmé s’être entretenu avec lui de « cas individuels », dont celui de Ramy Shaath.