TCette semaine-là, une petite flottille de bateaux de police remontait la Seine, chacun transportant une douzaine de joueurs et personnels de l’équipe de France de rugby. Les bateaux ont amarré devant la cathédrale de Notre-Dame, ses occupants ont enfilé des combinaisons et des bottes de safety et ont visité pendant une heure un bâtiment fermé au public depuis l’incendie dévastateur qui l’a presque détruit en 2019. L’évêque de Paris a remis à l’entraîneur Fabien Galthié le maillot du membership de rugby du Vatican signé par le pape François.
Quelle était, estime-t-on, la signification de ce pèlerinage et du rituel méticuleusement chorégraphié qui l’accompagnait ? Une easy séance picture ? Un peu de tourisme léger un jour de congé ? Certainement pas. Un coach aussi obsédé par les messages et les petits détails que Galthié ne met pas ces choses en scène sur un coup de tête. Après l’annulation d’une visite prévue en août, il a « insisté » pour qu’elle soit reportée, selon Max Guazzini, l’ancien président du Stade Français qui avait organisé la visite.
Galthié est un homme de foi, même s’il le porte avec autant de légèreté qu’il le doit en tant que personnalité publique dans un pays attaché à la laïcité. Mais il y a incontestablement chez lui un side dévotionnel, une équipe imprégnée des valeurs de sacrifice, de fraternité et d’œuvres caritatives et, surtout, du sens de son propre destin, d’une mission sacrée dans laquelle elle joue pour quelque selected de plus grand que soi. Et dans un dimanche qui sera tout sauf un jour de repos, on a le sentiment que c’est une équipe de France qui begin à assumer sa vocation.
D’une certaine manière, il s’agit d’un acte de haute voltige auquel sont confrontées toutes les équipes lors d’une Coupe du Monde à domicile. L’Afrique du Sud peut parler de traiter ce quart de finale comme n’importe quel autre match. La France ne peut guère envisager de faire de même. Dix-sept hundreds of thousands de personnes ont regardé le match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande. Dimanche, ce sera probablement la plus grande viewers télévisée pour un match de rugby en France.
La pommette d’Antoine Dupont est depuis des semaines l’un des principaux sujets du journal télévisé du soir. De grands écrans sont installés sur les locations publiques. Les lunettes à monture noire sont devenues l’accessoire de mode parisien incontournable de l’automne. Il y a une folie là-bas, alors est-ce que vous la verrouillez ou la laissez entrer ? Est-il même doable de faire l’un ou l’autre sans perdre ses repères ?
“Ce sera une rencontre d’une intensité assez uncommon”, estime l’entraîneur des avants, William Servat. Les Springboks ont diffusé un bruit de foule assourdissant lors de leurs séances d’entraînement pour tenter de recréer le vacarme féroce du Stade de France. Chaque coup ressemblera à la fin du monde. Alors remark tenir le coup, s’assurer que Ben O’Keeffe garde son sifflet au sec, surfer sur la imprecise sans s’y noyer ? Peut-être, en fin de compte, cela se résume-t-il à ce sentiment de mission : le voile de calme qui naît de la conviction que vous racontez simplement une histoire qui doit être racontée.
Il est certainement déjà doable d’entrevoir la manière dont cela pourrait se dérouler. Ce sera un match implacablement physique, un match qui pourrait bien être gagné ou perdu sur la ligne de achieve, où il n’y a pas de meilleure équipe que l’Afrique du Sud pour perturber et refuser le ballon rapide dont la France a besoin.
Le retour de Dupont rétablit l’éventail enviable d’choices créatives, et l’une des intrigues secondaires les plus fascinantes sera la safety que la France peut accorder à son botteur – et à son visage – contre Eben Etzebeth et Franco Mostert, probablement les meilleurs chargeurs de coups de pied du monde. jeu.
Mais les grandes différences stylistiques qui existaient autrefois entre ces deux équipes sont désormais probablement un peu caricaturales. Ces derniers mois, la France est devenue de plus en plus à l’aise en jouant sans ballon, tandis que l’Afrique du Sud est devenue de plus en plus à l’aise en jouant avec. Parmi les huit quarts de finalistes, l’Afrique du Sud se classe septième pour le succès en mêlée et la France troisième. Les sélections surprises de Manie Libbok et de Cobus Reinach en demi-arrière, ainsi que la décision de Jacques Nienaber de constituer un banc à 5-3, ajoutent encore plus de niveaux au jeu de bluff et de tromperie, laissant présager une collision qui – comme dans le match passionnant et tonitruant de Marseille en novembre dernier, remporté par la France 30-26 – sera décidé dans les moindres détails.
après la promotion de la e-newsletter
Cela devrait peut-être être moins surprenant si l’on considère l’histoire de ces deux nations du rugby. S’étant rencontrées une fois lors de la Coupe du Monde (demi-finale de 1995), la France et l’Afrique du Sud partagent moins une inimitié traditionnelle ou une rivalité classique qu’une curiosité commune, une pollinisation croisée culturelle qui les a influencés de manière subtile. Neuf membres de l’équipe des Springboks ont l’expérience du rugby en membership en France, tandis que les skills sud-africains, de Pieter de Villiers à Paul Willemse, enrichissent les équipes françaises depuis des décennies.
Pour tout cela, l’affect la plus révélatrice se trouve peut-être sur Galthié. En 1995, désemparé d’être exclu de l’équipe de France pour la Coupe du Monde, il s’envole pour Cape City et vit dans une cabane de surf tout en jouant pour False Bay, le membership native entraîné par le jeune Nick Mallett. Cette expérience a profondément façonné Galthié et pas seulement en termes de tactique et d’idées. C’est en regardant le triomphe de l’Afrique du Sud lors de la Coupe du Monde à domicile – une compétition pour laquelle il a été appelé après la blessure de Man Accoceberry – qu’il a réalisé pour la première fois remark le sport pouvait consacrer et unir une nation, remark de bonnes équipes pouvaient devenir grandes grâce au sensation de puiser dans quelque selected de plus grand qu’eux-mêmes.
Il y a une folie là-bas, des chimères et des folies, mais cela peut être votre folie, votre folie, votre chimère. Notre-Dame n’a pas toujours été le trésor nationwide chéri d’un million de cartes postales et de selfies touristiques. Bien avant qu’il ne soit mythifié par Victor Hugo et chanté par Édith Piaf, il est resté pendant des siècles dans un état de délabrement, vandalisé et sous-financé. En attendant quelqu’un qui pourrait lui redonner son destin.
Peut-être qu’à une certaine échelle, l’histoire de Notre-Dame est l’histoire de cette France : fêtée et romancée, mal-aimée et négligée, un monument incendié et lentement refait. C’est une tâche qui défie l’creativeness. Mais d’une manière ou d’une autre, il faut néanmoins l’imaginer.