L’invitation est tombée au dernier second, tard dans la soirée du dimanche 12 novembre. Lundi 13 novembre, à 9 h 30, les représentants français des cultes étaient invités à se rendre à l’Elysée afin de s’entretenir avec Emmanuel Macron au lendemain de la grande marche contre l’antisémitisme organisée dans plusieurs villes de France. L’entrevue, organisée obligatoirement « dans le prolongement de l’appel à l’unité de la Nation et la fraternité » que le président de la République avait lancé dans une lettre publiée samedi soir dans les colonnes du Parisien, devait durer une heure most. Elle a finalement duré plus longtemps.
Presque deux heures durant, le chef de l’Etat s’est entretenu avec, entre autres, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, le président du consistoire central israélite, Elie Korchia, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems- Eddine Hafiz, et le président du conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui. Étaient également présents le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, et Christian Krieger, à la tête de la Fédération protestante de France (FPF).
C’est un président de la République inquiet de la guerre au Proche-Orient et de l’importation des tensions sur le territoire français qui a demandé aux cultes de faire un « effort pédagogique », « des actions éducatives » à l’égard des jeunes. « Il a appelé à des moments de communion entre tous les cultes, partout en France afin de promouvoir le vivre-ensemble »explique Haïm Korsia, pour qui « l’appel du président à manifester une empathie les uns envers les autres » était un « joli second ». La demande était d’« expliquer cet esprit universaliste à tous les jeunes, afin d’éviter une concurrence victime et construire finalement les valeurs de la République », a expliqué Christian Krieger.
Concrètement, à ce stade, difficile de dire quelles actions vont être mises en place. Mais le ministère de l’Intérieur est chargé de prendre la langue rapidement avec les représentants des cultes afin justement de donner corps à cette volonté présidentielle.
« Factors de divergences fondamentales »
Au-delà de cette demande, le président de la République a exposé la scenario en Israël et la imaginative and prescient qu’il avait de la façon de résoudre le conflit. « Il a pris un temps lengthy pour bien nous expliquer la place de la France »rapporte ainsi Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
Après cet appel à une participation plus lively des cultes à l’apaisement des tensions qui ont déjà émergé dans le pays avec l’explosion des actes antisémites, Emmanuel Macron a également rappelé lundi matin les raisons de son absence de la marche. « Il a expliqué qu’il ne pouvait pas se rendre à toutes les marches qui s’organisaient, privilégier une manifestation au détriment d’une autre, mais qu’il soutenait les démarches »explique Haïm Korsia.
Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.