Kampala (AFP) – Des hommes armés ont tué trois personnes, dont un Britannique et un touriste sud-africain, dans un parc nationwide ougandais de renommée mondiale, a annoncé mardi la police, attribuant l’attaque à une milice notoire.
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Le trio traversait le parc nationwide Queen Elizabeth lorsqu’ils ont été attaqués par le groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF), a déclaré le porte-parole de la police, Fred Enanga, sur X, anciennement Twitter.
“Les trois ont été tués et leur véhicule de safari incendié”, a déclaré Enanga.
“Nos forces conjointes ont réagi immédiatement après avoir reçu l’info et poursuivent agressivement les rebelles présumés des ADF”, a-t-il ajouté.
L’autorité ougandaise de la faune sauvage a identifié les victimes comme étant un citoyen britannique, un Sud-Africain et leur information ougandais.
“Nous exhortons le public à rester affected person et à laisser le processus d’enquête suivre son cours”, a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant que tous les parcs restaient ouverts.
À la suite de l’attaque, le gouvernement britannique a mis à jour ses conseils aux voyageurs pour ce pays d’Afrique de l’Est, avertissant que les « attaquants restent en liberté ».
Un complot à la bombe déjoué
Le parc Queen Elizabeth, dans le sud-ouest de l’Ouganda, partage une frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) et son célèbre parc nationwide des Virunga, un habitat pour de rares gorilles de montagne et où des groupes armés opéreraient.
En 2019, une touriste américaine et son information de safari ont été kidnappés par quatre hommes armés alors qu’ils traversaient le parc au crépuscule.
Les hommes armés ont traîné les deux hommes hors de leur véhicule de safari, mais ont laissé derrière eux deux autres touristes, que la police a décrits comme un « couple de personnes âgées ».
Ils ont ensuite été retrouvés sains et saufs après le paiement d’une rançon pour leur libération. La police a déclaré que les ravisseurs avaient utilisé le téléphone transportable de l’Américain pour exiger une rançon de 500 000 {dollars} en échange de sa libération.
L’attaque de mardi intervient deux jours après que le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que la police avait déjoué un attentat à la bombe perpétré par les ADF contre des églises à environ 50 kilomètres de la capitale Kampala.
Les ADF ont fabriqué deux bombes qu’ils « prévoyaient de poser dans les églises de Kibibi et Butambala », a écrit Museveni sur X.
Mais les engins “ont été signalés à la police et désamorcés”, a-t-il précisé.
Plus tôt dans la journée, Museveni a déclaré que les forces ougandaises avaient mené des frappes aériennes contre les positions des ADF en RDC voisine.
Enlèvements et pillages
Les ADF sont historiquement une coalition rebelle ougandaise dont le groupe le plus vital était composé de musulmans opposés à Museveni.
Créé dans l’est de la RDC en 1995, le groupe est devenu la plus meurtrière parmi les nombreuses forces illégales dans cette région profondément troublée.
Il a été accusé de massacres, d’enlèvements et de pillages, avec un bilan estimé à plusieurs milliers de morts.
En juin, des miliciens des ADF ont tué 42 personnes, dont 37 élèves, dans un lycée de l’ouest de l’Ouganda, près de la frontière avec la RDC.
Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières en Ouganda depuis la double attaque de Kampala en 2010 qui avait tué 76 personnes lors d’un raid revendiqué par le groupe islamiste Al-Shabaab basé en Somalie.
Depuis avril 2019, certaines attaques des ADF dans l’est de la RDC ont été revendiquées par le groupe État islamique (EI), qui décrit les ADF comme sa branche locale, la province d’Afrique centrale de l’État islamique.
Dans un rapport qui devrait être publié en juin, des consultants de l’ONU affirment que le groupe État islamique apporte un soutien financier aux ADF depuis au moins 2019.
Les Etats-Unis ont placé l’année dernière les ADF sur leur liste des organisations “terroristes” liées à l’EI.
Le tourisme est l’une des principales sources de devises en Ouganda, contribuant à près de 10 pour cent du PIB, selon les chiffres du gouvernement.
© 2023 AFP